Comment choisir son éducateur canin - comportementaliste ?

Éducateur canin Saint-Genis-laval et Lyon

Lorsque l’on a pris la décision de se faire accompagner car l’on rencontre des difficultés avec son chien ou son chat, ou bien que l’on souhaite adopter un animal, on se retrouve vite perdu ! Entre tonton Jacques qui vous oriente vers l’éducateur canin qui a suivi ses 5 Bergers Allemands et qui vous dit qu’il faut que votre chien vous écoute au doigt et à l’oeil, votre ami.e Nathalie qui vous dit qu’elle a pris la dernière formation en ligne qui promet d’avoir un chien parfait en 20 jours 🙂 et les groupes Facebook qui recensent énormément de conseils de particuliers, professionnels voire pseudo professionnels, on ne sait plus vraiment où et qui chercher.

Dans cet article, je vous aide à vous poser les bonnes questions afin de choisir au mieux votre éducateur canin / comportementaliste chien ou chat.

Quelle est la différence entre éducateur canin - comportementaliste - dresseur de chiens - club canin ?

Les métiers en lien avec les animaux sont nombreux et tendent à se développer. Il est alors parfois difficile de s’y retrouver lorsque l’on recherche un professionnel du chien et du chat pour nous accompagner. Lorsque nous sommes face à un comportement que l’on juge indésirable de notre chien ou de notre chat (indésirable pour nous humain, car ce sont généralement des comportements propres à l’espèce et qui les produit dans le but de s’adapter à une situation) il est parfois difficile de trouver le bon interlocuteur.

Avant toute chose, si vous rencontrez des difficultés avec votre chien ou votre chat, le premier professionnel à consulter est votre vétérinaire afin de faire un bilan complet et d’écarter toute cause médicale, douleurs, inconfort au comportement gênant.

L'éducateur canin

Il accompagne le binôme humain-chien de compagnie dans son quotidien afin de lui permettre de développer ses compétences et de s’adapter à des situations de la vie quotidienne. 

  • Il peut être appelé en amont de l’arrivée de l’animal afin de prodiguer les premiers conseils d’aménagement, de matériel et comment faire face à certains comportements de notre chien. 
  • Il peut également être contacté plus tard afin d’apprendre certains comportements et compétences utiles dans la vie de tous les jours comme la marche en laisse, le rappel, le calme par exemple.
  • Il doit avoir de solides connaissances en science du comportement du chien et connaître les théories de l’apprentissage afin d’apprendre et/ou modifier un comportement. Les “méthodes” d’éducation varient d’un éducateur canin à un autre, veillez à ce que celui-ci soit dans le respect du bien-être de l’animal et de l’humain. Il est complémentaire au comportementaliste.

Le comportementaliste

Spécialiste de la relation Homme – Animal (chien, chat, cheval, lapin, furet…), le comportementaliste accompagne le binôme, la famille afin d’établir ou rétablir une relation harmonieuse avec l’animal. Véritable médiateur, le comportementaliste est là pour aider, guider, accompagner l’humain à comprendre son animal, ses besoins, son langage, sa communication et identifier les comportements naturels de l’espèce.

  • Le comportementaliste vous aide également à identifier la ou les causes (et non juste les symptômes) des comportements que l’on juge indésirables grâce à une approche systémique. L’ensemble du système dans lequel vit l’animal doit être pris en compte : interactions et environnement influencent énormément le comportement de l’animal.
  • Après observation et de nombreuses questions, il sera en mesure de proposer aux humains des pistes de réflexions, des conseils personnalisés afin d’améliorer la situation qui pose problème et la relation, cela sans jugement de valeur et toujours dans le respect de l’animal et de l’humain. Il peut se déplacer à domicile et en extérieur afin d’observer l’animal dans son milieu de vie.
  • Il a une formation pluridisciplinaire solide : éthologie (canine, féline ou autre) science qui étudie l’animal dans son milieu de vie naturel, psychologie et communication humaine (50% au moins du travail se fait avec l’humain), il est formé aux théories de l’apprentissage et sait comment modifier un comportement , conditionnement/renforcement/punition, il connait les besoins propres de l’espèce pour laquelle il est formée.

Le dresseur de chien

Très souvent connoté négativement, le dresseur va apprendre un comportement spécifique à un chien (ou autre animal) afin que celui-ci produise le comportement souhaité dans un contexte précis.

Il peut s’agir de
chiens de travail tels que les Chiens Guides d’aveugles, les chiens de recherche de personnes disparues, les chiens douaniers mais aussi les chiens de chasse ou encore les chiens de protection de troupeaux.

Il s’agit donc
d’apprentissages qui peuvent tout à fait s’apprendre en utilisant le renforcement positif, en récompensant l’animal notamment par le jeu, les félicitations, lorsqu’il produit le comportement souhaité. Lorsque nous faisons une recherche sur internet, il est souvent indiqué dresseur de chiens car la catégorie éducateur canin n’existe pas encore sur Google.

Tout comme l’éducateur canin, le dresseur de chiens doit avoir de solides connaissances en science du comportement du chien et en théories de l’apprentissage.

Le club canin

Affiliés à la Centrale Canine, les clubs canins sont moins onéreux que l’intervention d’un éducateur canin ou comportementaliste car ce sont des cours en groupe sur un terrain et les moniteurs sont bénévoles.

Les apprentissages que le chien va acquérir sont souvent limités aux fameux ordres de base : assis, couché, marche au pied, rappel dans un environnement où le chien peut parfois se sentir oppressé. 

Bien que de plus en plus de clubs canin soient en méthodes positives, faites attention également aux “méthodes” d’éducation employées qui vont parfois à l’encontre du bien-être animal. Vérifiez le matériel utilisé (attention si utilisation de collier étrangleur ? Collier à Pics ? Licol ?), vérifiez la façon d’enseigner : attention si vous constatez des coups de saccade sur le collier, cris, tapes. 

Une précision : si l’on récompense le chien lorsqu’il a produit un comportement souhaité mais qu’on le contraint lorsqu’il ne produit pas ce comportement, ce n’est pas bienveillant.  On peut observer cette façon de faire chez certains professionnels qui se disent en méthodes positives.

Choisir un éducateur comportementaliste qui partage vos valeurs

Le plus important, selon moi, est que le professionnel que vous allez choisir devra partager vos valeurs, que vous ayez le feeling lors de votre première rencontre.

Je vous encourage à aller vers des professionnels bienveillants de l’animal et de l’humain qui bannissent la violence, la contrainte physique ET psychologique. Il est toutefois important d’avoir un cadre flexible dans lequel l’animal va pouvoir évoluer, cela pour sa sécurité et celle des autres.

Opter pour des “méthodes positives”, coopératives, bienveillantes, et respectueuses de l’animal et de l’humain

Je ne suis pas pour l’appellation “méthodes positives”, je pense qu’il n’existe pas de méthodes miracles mais plutôt différentes manières d’aborder une problématique que l’on rencontre avec son animal.

Cependant, il est essentiel de choisir un éducateur comportementaliste canin formé à l’éducation dite positive et respectueuse (à ne pas confondre avec l’éducation dite laxiste) qui vous respecte vous et votre chien.

L’éducation positive, bienveillante, coopérative vise à respecter les besoins psychologiques, physiques et comportementaux de l’espèce tout en y apposant un cadre sécuritaire. En éducation positive, les étiquettes du type “mon chien est têtu”, “mon chien est dominant”, “mon chien sait qu’il a fait une bêtise” “mon chat veut se venger” n’ont pas leur place car il s’agit d’interprétations et d’anthropomorphisme (le fait d’attribuer des sentiments humains à nos animaux).

Bannir les méthodes coercitives et traditionnelles utilisant la force, la contrainte et l’intimidation

Je vous rappelle que la maltraitance animale est punie par le code pénal

Les méthodes d’éducation dites coercitives utilisant la violence physique et/ou psychologique, la contrainte, les intimidations sont interdites, contre-productives et ne font que casser la relation que vous entretenez avec votre chien. 

Les outils de type colliers étrangleurs, sanitaire (le joli nom du collier étrangleur), torquatus, colliers électriques, halti, licols sont à proscrire. Certains professionnels utilisent encore ce genre de méthodes et d’outils.
Si la punition positive (ajouter quelque chose de désagréable pour diminuer un comportement) fonctionne,
à ne pas confondre avec l’éducation positive, posez-vous la question de pourquoi le chien arrête de produire le comportement. Sûrement parce qu’il a peur et non pour vous faire plaisir. Parce que l’on s’attaque au symptôme et non à la ou les causes. Alors oui cela fonctionne tout de suite, mais sur le long (voire court) terme les dégâts sont catastrophiques. 

Choisir un professionnel qui vous formera à la compréhension de votre animal

Lors de votre choix, veillez à ce que le professionnel vous donne les clés et vous accompagne dans la compréhension et l’éducation de votre chien. Selon moi, ce n’est pas à lui de prendre en main votre animal (sauf si vous lui demandez ou pour vous montrer des exercices spécifiques) car au quotidien il ne sera pas avec vous.
Le professionnel
doit être capable de vous guider, de prendre le temps de vous expliquer.
Ne laissez jamais un éducateur partir avec votre animal et vous le ramener quelques heures après. Plus que des méthodes, il s’agit d’une philosophie globale.

Langage canin/félin, communication, besoins de l’espèce

L’éducateur canin / comportementaliste doit pouvoir vous parler du langage canin ou félin (les différents signaux de communication de l’espèce), de la communication utilisée par l’espèce et de ses besoins spécifiques, du meilleur environnement pour lui.

Cela dans le but de mieux comprendre votre animal, d’anticiper certaines situations et d’améliorer le quotidien. Il connait le répertoire comportemental de l’espèce (éthogramme) et est à même d’observer avec vous votre animal et de vous expliquer ses comportements sans interprétations, ni jugements et sans y apposer d’étiquettes (votre chien est têtu, votre chien est dominant, votre chat veut prendre le pouvoir).

Vérifier les compétences et la formation du professionnel

L’Acaced, certification obligatoire pour exercer avec les animaux d’espèces domestiques, mais pas que !

Le métier d’éducateur comportementaliste n’est pas réglementé, il suffit d’avoir en poche l’ACACED (Attestation de connaissances pour les animaux de compagnie d’espèces domestiques) pour exercer, deux jours et demi de formation seulement.
Le
seul diplôme d’état reconnu est le Brevet Professionnel d’Éducateur Canin, dont le programme est différent en termes de métodes d’une école à l’autre.
Il existe également de
nombreuses formations privées qui ne se valent pas toutes. 

Vérifiez donc dans un premier temps si le professionnel peut vous donner son numéro de certification Acaced. Cette certification est valable 10 ans et est à renouveler.

La formation continue essentielle dans un métier en lien avec le vivant

Lors de votre choix, n’hésitez pas à vous renseigner auprès du professionnel sur ses formations. Regardez sur son site si une rubrique est dédiée ou bien contactez-le par mail ou téléphone ce qui vous permettra de lui poser d’autres questions notamment sur son fonctionnement, les outils utilisés, sa façon de faire.

Il n’est malheureusement pas toujours évident de faire la part des formations sérieuses, surtout pour un particulier sans expérience. De nos jours, le marketing est puissant et une formation médiocre peut faire son effet et sembler sérieuse. 

N’hésitez donc pas à questionner le professionnel afin de vous faire une idée et sentir s’il y a le feeling ou non. Le professionnel se doit à minima et en plus de l’Acaced, d’être formé aux sciences du comportement du chien ou du chat (éthologie canine ou féline), à l’éducation canine et donc aux théories de l’apprentissage, à la communication humaine et à la psychologie humaine, l’humain étant indissociable de l’éducation du chien. 

Vérifiez s’il fait partie d’annuaires/collectifs de professionnels tels que le Mouvement Francophone des Éducateurs Canin, Le chien mon ami, ou encore le Collectif Catus pour le chat.

Se renseigner sur l'entreprise

Vous pouvez également vous renseigner sur l’entreprise du professionnel afin d’identifier si elle est sérieuse. 

Regarder si le professionnel a un numéro de SIRET/SIREN, si les mentions légales et Conditions Générales de Vente sont disponibles sur son site.

Vous pouvez également regarder les avis sur sa fiche Google, même si parfois ceux-ci ne sont pas révélateurs. Arrêtez-vous sur les avis avec une moins bonne note, cela peut vous aider.
Le mieux étant d’échanger avec lui. Ces éléments vous donneront une idée du sérieux du professionnel. 

Pour conclure,  le comportementaliste/éducateur canin n’a pas de solution toute faite ni de baguette magique, il a une obligation de moyens et non de résultat, il doit tout mettre en œuvre pour vous aider mais ne peut pas vous garantir un résultat car cela dépend de nombreux paramètres comme notamment : l’individu, ses expériences, ses apprentissages, l’environnement, la relation avec l’humain et de votre investissement à mettre en pratique les exercices. 

Si l’on vous parle de méthodes toutes faites à appliquer en X jours, posez-vous des questions sur le sérieux de ce professionnel. Et si cela a fonctionné pour certains, cela ne veut pas dire que ça fonctionnera avec votre animal, pourquoi cela a marché ? Posez-vous la question de ce que vous attendez du professionnel.

Vous avez des questions ou besoin de précisions ? Je reste disponible pour vous répondre, n’hésitez pas à me contacter.
L’article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager sur vos réseaux ou par mail ! 

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Aurélie